Les maraîchers et arboriculteurs des cueillettes Chapeau de paille travaillent d'arrache-pied pour proposer aux clients des légumes, des fruits, des fleurs de qualité. Ils préparent la terre, plantent ou sèment, accompagnent au mieux la croissance de la plante et mettent en vente la récolte pour répondre aux mieux aux attentes des consommateurs. Malgré tous ces efforts nous devons faire face aux aléas de notre métier : une faible fréquentation liée à la météo alors que les récoltes sont à leur maximum, une invasion de petites bêtes gourmandes qui abîment les légumes, etc.
Face à ces difficultés inhérentes à notre activité, nous nous organisons pour réduire au maximum les quantités de fruits et légumes qui pourraient être perdus :
- Pommes, oignons et pommes de terre par exemple sont conservés en chambre froide pour être vendus au fil de l’hiver et du printemps (photo 1),
- Nous pressons des pommes, des poires, des tomates pour faire des jus (photo 2). Nous confectionnons des ratatouilles et autres coulis qui seront vendus à proximité des caisses.
- Les suppléments de production de qualité sont offerts à des associations caritatives locales.
- Et tout simplement, comme dans la nature, les fruits, fleurs et légumes abîmés (par des rongeurs, des maladies, ou tout simplement un excès de mûrissement) restent sur place où ils seront "digérés" par l’environnement naturel, (c'est notre compost ?) ... Ce qui vient de la terre retourne à la terre !
Nous ne sommes pas au supermarché, les fruits et légumes de qualité sont ceux qui sont simplement sains (sans blessures ni maladie) et au bon stade de maturité pour nourrir la famille. Les défauts esthétiques de ces récoltes ne sont pas des critères de destruction (photo 3). Certaines actions agronomiques réalisées dans les champs et vergers ne doivent pas être mal interprétées :
- La suppression en juillet de petites pommes non mûres (immangeables) a pour objet de limiter le nombre de fruits par arbre pour que ceux qui restent dans l’arbre soient gustativement meilleurs (plus riches en fibres, en vitamines et en sucres), plus développés à la récolte et que le pommier assure une récolte normale aussi l’année suivante (une surrécolte en année N provoque une absence de récolte en année N+1).
- Le broyage des cultures en fin de récolte est destiné à accélérer la digestion des feuilles, tiges et fruits restants par les organismes du sol. Quelques délaissés subsistent parfois et vont aussi nourrir l’environnement : les haricots verts durcis, les grosses courgettes jaunissantes, les fraises surmatures et molles ne sont pas de qualité.
Dans le commerce les sources principales de gaspillage sont associées à la production lointaine, à la mise sous emballage plastique et au transport en camion vers le point de vente suivis d’une mise en décharge. Dans la cueillette, le fruit non récolté par le client retourne simplement à la terre, perpétuant le cycle naturel de la vie !